Le patrimoine - L'église

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Il y avait une église à Bersée au début du XIIIème siècle, puisque une source écrite relate que des travaux de réfection y ont été entrepris en 1224. Cependant il n’est pas établi qu’elle se situait à son emplacement actuel.
Telle qu’on la connait aujourd’hui, l’église de l’Invention Saint Etienne, qui mesure 100 pieds, soit environ 31 mètres de haut, résulte de plusieurs transformations.
Sur le dessin des Albums de Croÿ(1), réalisé en 1603, deux nefs d’égale hauteur apparaissent, juchées sur un petit promontoire. Les murs sont de pierre et les toits d’ardoise.
La nef sud date de 1558, comme l’atteste une inscription visible sur une pierre du portail latéral visible depuis le jardin public.
Au début du  XVIIe siècle une troisième nef et une tour majestueuse, construite entre 1617 et 1620, viendront compléter une disposition en hallekerque(2).
Il semble que la famille seigneuriale ait à l’époque contribué au financement des travaux, si l’on se réfère aux armoiries des Montmorency et de Lens reproduites sur les parois de la tour.
Des réparations interviennent de 1813 à 1827 ; les trois toitures de la hallekerque sont remplacées par une seule, à deux pentes.
En 1881 l’édifice subit de nouvelles modifications ; le chœur est agrandi dans un style néogothique ; l’intérieur est entièrement remanié, ce qui fait disparaître les traits de l’édifice primitif.
Pour ces raisons, seule la tour est aujourd’hui inscrite à l'inventaire supplémentaire des
Monuments Historiques, depuis le 29 octobre 1968.
Le parement de pierre de la tour a fait l'objet d'une réfection complète dans les années 1970. La nef a quant à elle été rénovée de 2010 à 2015.
En 2020, les orgues de la fin du 19ème siècle, ont été restaurées et ont retrouvé leurs jeux d'anches disparus lors de la première guerre mondiale.
En 2021, les 3 cloches du beffroi ont été remises en état de sonner harmonieusement.
 
Sources : Société Historique du Pays de Pévèle – Archives Communales
 
 
(1) les Albums de Croÿ sont un ensemble de gouaches représentant les villes et propriétés ducales au début du XVIIème siècle, qui offrent une source unique d'information sur les paysages et l'architecture de la Renaissance.
(2) Une hallekerque est littéralement une église-halle, c'est-à-dire une église dont la nef et les collatéraux sont de largeur et de hauteur égales.


Le patrimoine - Les quatre bons dieux

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Ce calvaire en fer forgé situé à l'angle des rues du Mingoval et des Quatre Bons Dieux est certainement unique en son genre. Il est constitué d’une double croix sur un socle de pierre de Soignies. Sur cette croix, quatre représentations identiques du Christ, adossées deux par deux, regardent dans quatre directions différentes. Sur le socle, cette inscription : « Dieu a pardonné. Déportés, émigrés, priez. Dieu de bonté, protégez Bersée, 1793. Dieu hait l’orgueil et l’hypocrisie. L’écriture le dit, 1838 ».
Ce monument serait à l'origine dû aux quatre frères Ricourt, issus d’une famille aisée de cultivateurs. Suspectés de sympathies contre-révolutionnaires, ils furent arrêtés mais réussirent à fuir, puis à quitter la France pour la Westphalie (Allemagne). Ils auraient alors formé le vœu d’élever un monument à la gloire du Christ, s’ils revenaient vivants de leur exil.
1793 semble être la date à laquelle les quatre frères ont émigré en Westphalie. 1838 pourrait être la date de construction du calvaire, qui aurait donc été érigé par les descendants des exilés, Augustin et Pierre-Louis, dont la tombe se trouve encore à Bersée, à proximité de l’église.
Une restauration du calvaire est intervenue en 1936, à la suite d’actes de vandalisme dont il avait fait l’objet.
Le monument est une propriété communale depuis 1991, date à laquelle les Christs et le socle ont été restaurés par les soins de la Municipalité. Une nouvelle restauration a été effectuée en 2016 par les Amis du Patrimoine de Bersée. 

Sources : Société Historique du Pays de Pévèle – Archives Communales


Le patrimoine - Le château d'Argérie

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On trouve trace du Château d’Argérie (ou Hargerie) au XVème siècle.
Un document datant du XVIIème siècle signale que " le château d’Argery, vers Auchy, est vieux ". C’est sans doute la raison pour laquelle il sera rebâti en 1717.
C'était alors une bâtisse Espagnole en tourelles avec clochetons pointus, pont-levis, et fossés profonds, qui appartenait au seigneur Simon. Il était composé de deux parties disposées en équerre et comportait deux étages. Une tour ronde et un portail monumental, portant les armes du seigneur, complétaient un ensemble malheureusement détruit au début du XXème siècle dont il ne reste qu’une tourelle hexagonale en pierre et brique, récemment rénovée, et les bases du porche.
La ferme qui subsiste est des XVIIIe et XIXe siècles.
L’ensemble appartient aux Etablissements Florimond Desprez, de Cappelle en Pévèle.

Sources : Société Historique du Pays de Pévèle – Archives Communales


Le patrimoine - Le presbytère

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Le presbytère, qui est une propriété communale, est situé dans la rue Saint Nicolas, non loin de la Garderie Municipale. Il compte parmi les plus anciennes demeures de Bersée.
C’est une belle maison dans le style lillois du XVIIe siècle, qui peut être datée des années 1630, construite en briques et en pierres pour les chainages d'angle et les encadrements de fenêtres et de portes.
Le bâtiment principal était doté de nombreuses dépendances : une grange, une écurie, une étable, un four … dont certaines subsistent, entre le corps de logis et la garderie municipale.
On trouve encore la trace d’un cartouche visible depuis la rue, sur le pignon droit. Une inscription aujourd’hui illisible, hommage des paroissiens de l’époque à leur pasteur, Jean Deregnaucourt, y est portée : « Joanne Deregnaucourt, sacrae theologiaie licentiatio, hujus loci vigilitansstissimo pastore, honorum pastoralum auctuore strenno 1687».
La façade sur la rue Saint Nicolas a été rénovée par la Municipalité à l’occasion de la dernière restauration de la nef de l’église.
Le presbytère est aujourd'hui utilisé pour des activités associatives, la paroisse n'ayant plus de prêtre résident.

Sources : Société Historique du Pays de Pévèle – Archives Communales


Le patrimoine - Le château seigneurial

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Le château semble avoir été proche de l'église (peut-être à l'emplacement de l'école publique) ; ce site primitif a dû paraître trop petit pour qu’on puisse y édifier un bâtiment donnant le reflet de l'importance de la famille de Montmorency lorsqu’elle devint propriétaire de la seigneurie de Bersée, au XVème siècle.
Elle fit donc édifier un château-fort qui figure sur les albums de Croÿ, au début du XVIIème siècle, sous la forme d’un important château Renaissance en pierre, couvert d’ardoises, comportant des bâtiments élevés sur quatre ou cinq niveaux, une grande tour carrée, des tourelles, de nombreuses cheminées, des pignons à pas de moineaux.
La seigneurie passe des Montmorency à Pierre Allard de Lannoy, seigneur de Fretin, en 1699, puis en 1720, à Antoine Fiévet, négociant douaisien, bailli de la ville d’Orchies.
A cette époque, le château est peu à peu diminué et réduit.
Après le décès des héritiers d’Antoine Fiévet, les Simon, les biens de l’ancienne seigneurie sont vendus et dispersés.
Nous sommes en 1805. Le château est encore modifié, prenant son allure actuelle. Il devient la propriété des Le Vaillant de Jollain, originaires du Hainaut belge, dont la famille donna trois maires à la commune de Bersée. Albert Malard, industriel à Tourcoing leur succède en 1926, puis André Blondeau y installe, en 1948, un laboratoire de semences.
Aujourd’hui, c’est une propriété privée.
Plusieurs fois réquisitionné par les autorités militaires, le château abrita notamment une « kommandantur » pendant toute la Première guerre mondiale. En 1939/40, il servit de quartier général au général Alexander, commandant les forces britanniques du secteur, qui, devenu maréchal, donnera son nom à la place du village. Il deviendra, après la débâcle, le casernement d’une unité d’aviateurs allemands basée à Lesquin, et enfin un centre d’accueil des prisonniers et déportés malades jusque fin septembre 1946.

Sources : Société Historique du Pays de Pévèle – Louis Faille – Archives Communales