15/11/2025

Une navette ferroviaire imaginée à Bersée devant l’Élysée.

La navette Ecotrain est arrivée hier matin dès potron-minet devant le palais de l’Elysée qui accueille le salon du «Fabriqué en France».
Basée à Bersée, la société Ecotrain, née d’un consortium d’entreprises et d’une école d’ingénieurs, représente le monde ferroviaire au salon du « Fabriqué en France » qui se tient à Paris ce week-end. Une sacrée vitrine pour cette petite navette autonome qui nourrit de grandes ambitions pour revitaliser des lignes ferroviaires abandonnées ou sous-exploitées… dans le monde entier.
C’est presque en secret que Philippe Bourguignon, son fondateur, travaille à ce projet de navette autonome depuis 2019. Son objectif : développer une solution ferroviaire sur des lignes SNCF peu ou plus exploitées. Près de 50 000 km de voies ferrées attendraient d’être réactivées en Europe. Ce manager à l’accent chantant a réussi à convaincre deux industriels de mettre en forme son intuition : Socofer près de Tours (pour l’ingénierie) et Stratiforme à Bersée. L’entreprise pévèloise fournit des nez de trains et des cabines pour Alstom.
Après plusieurs années d’étude, le projet atteint sa phase opérationnelle. Et cette navette autonome, qui se construit également avec l’école d’ingénieurs IMT Nord Europe, a posé ses roues à Bersée où est désormais basée l’entreprise Ecotrain SAS. « Les essais ont été lancés en septembre et se poursuivront sur tout 2026 pour une première mise en service dès 2029 », assure Philippe Bourguignon, son président.
Fleuron technologique
Le salon du « Fabriqué en France », qui se tient samedi et dimanche au palais de l’Élysée, représente une formidable vitrine pour ce fleuron de la technologie hexagonale. Car ce concentré d’innovation fonctionne sur batterie, sans conducteur. Il est capable de transporter à la fois des passagers (500 à 5 000 par jour, à raison de 32 passagers assis et 16 debout par navette ou 50 debout) et du fret (100 à 1 000 palettes) avec un maître-mot : la frugalité. « L’empreinte carbone par passager est trente fois plus faible qu’une voiture électrique, même inférieure à celle d’un vélo électrique », promet-il encore.
Le principe : revitaliser des « petites lignes » en rabattant les voyageurs vers d’autres lignes SNCF avec un cadencement « de 15 à 60 minutes ». Pour rentabiliser le service, Ecotrain prévoit que « ce modèle économique frugal soit financé par les recettes ». Mais à condition que les infrastructures soient en bon état. Car pas question de « rafistolage ». Ecotrain se veut un transport pérenne et a déjà chiffré la réhabilitation des lignes : « 1,5 million d’euros par kilomètre en moyenne », selon Philippe Bourguignon.
Plusieurs Régions, collectivités compétentes en matière de mobilité, seraient déjà séduites : « Six d’entre elles ont déjà fait savoir leur intérêt et cinq lignes sont déjà à l’étude en France et en Europe », insiste Philippe Bourguignon. Le président d’Ecotrain affirme déjà être en lien avec la Pologne, l’Argentine, le Canada et des pays d’Afrique de l’Ouest qui auraient tous manifesté leur intérêt pour cette navette qui représente ce week-end le fleuron de l’innovation ferroviaire devant le magnifique écrin du palais de l’Élysée.

Article Voix du Nord du Jour

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